PubMed-fre:31452902
Contexte: Bien que la non-observance du traitement immunosuppresseur soit associée à de mauvais résultats cliniques, sa prévalence demeure élevée chez les receveurs d’une greffe rénale. Il a été démontré qu’une posologie simplifiée améliorait l’observance thérapeutique mesurée par suivi électronique et auto-évaluation dans cette population.
Objectif: Cette étude visait à reproduire et à élargir les résultats d’études précédentes en mesurant par différentes méthodes l’observance thérapeutique dans un échantillon de patients canadiens.
Type d’étude: Un essai contrôlé à répartition aléatoire d’une durée de quatre mois examinant la posologie médicamenteuse d’adultes greffés rénaux.
Cadre: L’étude s’est tenue au sein de la Solid Organ Transplant Clinic (clinique SOT) du Vancouver General Hospital (VGH; Vancouver, Canada).
Sujets: Quarante-six greffés rénaux adultes ont été recrutés (au moins un an post-transplantation) par l’entremise de la clinique SOT. En raison de huit retraits, l’étude porte sur trente-huit individus ayant complété toutes les phases de l’étude.
Mesures: L’observance thérapeutique a été mesurée sur une période de quatre mois, selon différentes méthodes, notamment le suivi électronique (MEMS), le renouvellement des ordonnances (rapport de possession de médicaments—RPM) et l’auto-évaluation avec la sous-échelle d’observance du Transplant Effects Questionnaire (TEQ).
Méthodologie: Les participants ont été répartis aléatoirement pour recevoir du tacrolimus deux fois par jour (n = 19) ou une fois par jour (n = 19) et ont été suivis pendant quatre mois au moyen de visites mensuelles à la clinique. Les comparaisons entre les groupes de traitement ont été effectuées par tests U de Mann-Whitney (variables continues) et tests de chi-deux (variables nominales).
Résultats: Comme indiqué dans le tableau 3, lorsque l’observance est mesurée par MEMS, le groupe ayant reçu une dose quotidienne unique a montré une observance nettement supérieure au niveau de la dose (P = 0.001), de même qu’une tendance vers une meilleure observance du traitement au niveau du moment, quoique cette dernière ne soit pas significative (P = 0.052). Le nombre de jours d’observance mesuré par MEMS (P = 0.418), le pourcentage RPM (P = 0.123) et l’observance auto-déclarée (P = 0.284) n’ont pas différé entre les groupes lorsque mesurés comme variables continues. Le pourcentage RPM était significativement plus élevé pour le groupe traité une fois par jour, lorsque mesuré de façon dichotomique, mais non continue (P = 0.044). La majorité des patients traités par une dose unique quotidienne (63.2%) ont préféré ce schéma posologique à une prise deux fois par jour.
Limites: La petite taille de l’échantillon et la courte période de suivi empêchent l’examen des différences observées dans les résultats cliniques.
Conclusion: Les résultats sur l’observance de la dose reproduisent la conclusion selon laquelle un dosage simplifié augmenterait l’observance du traitement immunosuppresseur, lorsque mesurée par MEMS. Un tel avantage pour le groupe recevant une dose quotidienne unique n’a pas été observé pour les deux autres variables de mesure par MEMS (observance en jours et du moment de la prise du médicament). La présente étude élargit les recherches antérieures en examinant l’observance de la posologie (une ou deux fois par jour) avec les données de renouvellement des ordonnances dans un échantillon canadien. Compte tenu de la gravité des effets potentiels de la non-observance thérapeutique sur la santé, et bien que les résultats indiquent des incohérences entre les méthodes de mesure dans la vérification des hypothèses, l’ampleur moyenne à grande de l’effet observé dans les données favorisant une meilleure observance à une dose unique quotidienne souligne l’importance clinique potentielle de ces résultats.
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