Contexte: Bon nombre d’études ont comparé les méthodes de nettoyage pour décontaminer les surfaces exposées aux antinéoplasiques. Toutes les solutions de nettoyage évaluées permettaient d’enlever la majeure partie des quantités d’antinéoplasiques renversés sur les surfaces, mais aucune n’arrivait à éliminer les traces résiduelles. Objectif: Évaluer l’efficacité de différentes solutions de nettoyage servant à décontaminer une enceinte de sécurité biologique exposée à une quantité précise de cyclophosphamide. Méthodes: Dans la présente étude pilote, des zones déterminées de deux enceintes biologiques (classe II, type B2) ont été délibérément contaminées avec une quantité précise de cyclophosphamide (10 μg ou 107 pg). Trois solutions de nettoyage ont été évaluées : l’ammonium quaternaire, l’hypochlorite de sodium à 0,02 % et l’hypochlorite de sodium à 2 %. Après nettoyage, le cyclophosphamide toujours présent sur les surfaces était quantifié à l’aide de prélèvements par lingette. Chaque solution de nettoyage a été évaluée trois fois, tandis que le nettoyage et le prélèvement par lingette ont été répétés cinq fois pour chaque test. Résultats: Au total, on a recueilli et analysé 57 lingettes ayant servi à l’échantillonnage. Le taux moyen d’efficacité de récupération était de 121,690 % (écart-type de 5,058 %). L’efficacité de la décontamination augmentait en fonction du nombre de séances successives de nettoyage : de 98,710 % après le premier nettoyage à 99,997 % après le cinquième nettoyage pour l’ammonium quaternaire; de 97,027 % à 99,997 % pour l’hypochlorite de sodium à 0,02 %; et de 98,008 % à 100 % pour l’hypochlorite de sodium à 2 %. Après l’étude principale, cinq séances de nettoyage supplémentaires (avec détergent et hypochlorite de sodium à 2%) ont permis de terminer la décontamination, ne laissant aucune trace détectable du médicament. Conclusions: Toutes les solutions de nettoyage réduisaient la contamination d’une enceinte de sécurité biologique exposée à une quantité précise de cyclophosphamide. L’efficacité moyenne de l’ammonium quaternaire et de l’hypochlorite de sodium (à 0,02 % et à 2 %) pour éliminer la quantité initiale de 107 pg du médicament s’élevait à plus de 97 % après la première séance de nettoyage. Lorsque l’hypochlorite de sodium à 2 % était employé, un moins grand nombre de séances de nettoyage était nécessaire pour terminer la décontamination. De plus amples études sont nécessaires afin de pouvoir trouver des stratégies de nettoyage optimales permettant d’éliminer entièrement les traces de médicaments dangereux.