Les objectifs de développement durable (ODD) adoptés par les Nations Unies en 2015 intègrent un nouvel objectif de santé mondiale: l'ODD3, qui vise à « permettre à tous de vivre en bonne santé et promouvoir le bien-être de tous, à tout âge ». Une prise en charge de bonne qualité de la démence est particulièrement importante, compte tenu des projections d'augmentation du nombre de personnes atteintes. Plusieurs technologies d'assistance sont proposées pour contribuer à une bonne prise en charge de la démence. Néanmoins, en 2017, l'Organisation mondiale de la Santé a estimé qu'à l'échelle mondiale, parmi le milliard de personnes -voire plus- susceptibles de bénéficier de ces technologies, seule une personne sur 10 peut effectivement y avoir accès. Peu d'analyses ont été réalisées pour déterminer si l'utilisation des technologies d'assistance pour les personnes atteintes de démence peut contribuer à l'application des droits de l'homme au sens de la Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées. L'objectif de cet article consiste à examiner les dispositions pertinentes de cette convention et à considérer leurs implications pour l'utilisation des technologies d'assistance dans la prise en charge de la démence. Il est clair que les technologies d'assistance peuvent jouer un rôle important pour aider à l'implication sociale, à la prise de décision et à la planification anticipée des soins chez les personnes atteintes de démence. Mais des doutes existent aussi sur le potentiel de certaines de ces technologies à restreindre la liberté de mouvement et à enfreindre la vie privée. En conclusion, il est nécessaire d'analyser les implications de l'usage des technologies d'assistance à la lumière des législations sur les droits de l'homme, afin de s'assurer que ces technologies soient employées de manière à contribuer à l'application des droits de l'homme et à atteindre l'ODD3 lié à la santé.