OBJECTIF: Étudier une nouvelle approche permettant de calculer des taux comparatifs de mortalité due à différentes causes en pondérant chaque cause de décès déclarée sur les certificats de décès. MÉTHODES: Nous avons calculé des taux comparatifs de mortalité due à différentes causes à partir des données de certificats de décès émis en France en 2010 suivant: (i) la méthode classique, où nous avons uniquement tenu compte de la cause sous-jacente de décès; et (ii) trois nouvelles méthodes de pondération de causes multiples de décès, qui consistaient à appliquer une pondération aux différentes causes de décès mentionnées sur les certificats de décès: les deux premières méthodes tenant compte de plusieurs causes de décès consistaient à appliquer une pondération autre que zéro à toutes les causes mentionnées et la troisième consistait à appliquer une pondération autre que zéro uniquement à la cause sous-jacente et à d'autres causes aggravantes, extérieures au processus pathologique principal. La somme des pondérations pour chaque certificat de décès était de 1. Ainsi, chaque décès avait la même influence sur les estimations de la mortalité, sans changer le nombre total de décès. Les taux de mortalité obtenus suivant ces différentes méthodes ont ensuite été comparés. RÉSULTATS: En moyenne, 3,4 causes étaient mentionnées sur chaque certificat de décès. Le taux comparatif de mortalité calculé selon la troisième méthode de pondération de causes multiples de décès était plus de 20% supérieur à celui calculé selon la méthode classique pour cinq catégories de maladies: maladies de la peau, troubles mentaux, maladies endocriniennes et nutritionnelles, maladies du sang et maladies uro-génitales. En outre, cette méthode a mis en relief la charge de mortalité associée à certaines maladies dans des groupes d'âge spécifiques. CONCLUSION: L'approche consistant à pondérer des causes multiples de décès afin de calculer des taux comparatifs de mortalité due à différentes causes à partir des données figurant sur des certificats de décès a permis de repérer les pathologies qui contribuaient plus à la mortalité que ce qu'indiquait la méthode classique. Cette nouvelle approche devrait permettre d'identifier les facteurs peu reconnus qui contribuent pourtant à la mortalité.