Prise en charge ambulatoire En cas de premier épisode d’uvéite antérieure ou récidive aiguë Attention : Une consultation pour œil rouge peut correspondre à une conjonctivite Covid-19 et il est indispensable de porter des gants lors de l’examen de ces patients. Le fond d’œil est indispensable pour éliminer les causes infectieuses classiques pouvant imposer une hospitalisation. Il faut maintenir la consultation de contrôle à 48–72 heures (ou une semaine) puis la téléconsultation est à privilégier si amélioration. La corticothérapie collyre n’est pas contre-indiquée, tout en favorisant une décroissance très lente de la corticothérapie afin d’éviter un rebond inflammatoire. En l’absence de signe général, ou d’immunodépression, avec atteinte unilatérale et amélioration rapide : le bilan étiologique pourra être réalisé sans urgence dans le mois. Signe général, immunosuppression, atteinte bilatérale ou absence d’amélioration à 48 h : un bilan étiologique rapide est envisagé. En cas d’uvéite antérieure suivie et traitée par collyres corticoïdes seuls Si l'uvéite est stabilisée : Pas de consultation. Ne pas procéder à la décroissance des corticoïdes topiques et garder le nombre minimal de gouttes ayant permis l’accalmie (si < 5gtes/j de DXM). Si PIO limite (> 20 mmHg) un hypotonisant prophylactique peut être proposé. Si l'uvéite est non contrôlée : consultation. En cas d’uvéite ou sclérite suivie et traitée par corticoïdes systémiques et/ou immunosuppresseurs et/ou agents biologiques. Si uvéite chronique ou sclérite chronique ou stabilisées : Pas de consultation. Ne pas procéder à la décroissance des corticoïdes et garder la dose minimale ayant permis l’accalmie. En l’absence d’argument pour une infection par le SARS-CoV-2, ne pas différer l’administration des immunosuppresseurs ou biothérapies IV s’il n’est pas possible de traiter l’inflammation par voie sous cutanée ou orale. Les bilans sanguins de contrôle de la tolérance doivent être espacés si possible (si normalité sur les 2 derniers mois). Si uvéite/sclérite non contrôlée ou avec menace visuelle : Consultation. En l’absence d’argument pour une infection par le SARS-CoV-2, des traitements anti-infectieux ou bolus de méthylprednisolone peuvent être administrés en hospitalisation après avoir pesé la balance bénéfice/risque (monophtalme, atteinte maculaire sévère ou du nerf optique etc…). Dans les autres cas, les traitements stéroïdes locaux seront à privilégier pour permettre de différer le traitement systémique chez les patients Covid+. En cas de kérato-uvéite herpétique ou rétinochoroïdite toxoplasmique Pour le premier épisode : mise en route du traitement avec rythme de surveillance adapté au cas par cas et si possible sans corticothérapie associée. Prise en charge spécialisée si menace visuelle. Instaurer un suivi en téléconsultation pour modulation thérapeutique avec le cas échéant prise en charge spécialisée. Les injections intravitréennes Les IVT de corticoïdes pour œdème maculaire ou hyalite peuvent théoriquement être différées en l’absence de menace visuelle immédiate. Elles seront discutées si situation d’urgence chez un patient Covid+ contre-indiquant le traitement systémique. Privilégier les IVT aux injections sous-ténoniennes car la diffusion extraoculaire sanguine est quasi-nulle avec les premières. Les IVT d’anti VEGF pour néovascularisation choroïdienne inflammatoire doivent être maintenues. Comme pour la myopie forte un régime PRN est à privilégier. Si impossibilité d’examiner le patient avant IVT (pour limiter le risque de contracter le SARS-CoV-2), un régime fixe mensuel court (2 à 3 mois maximum) peut être choisi si une seule IVT n’induit pas d’amélioration visuelle notable.