PubMed-fre:24007710 JSONTXT

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{"target":"http://pubannotation.org/docs/sourcedb/PubMed-fre/sourceid/24007710","sourcedb":"PubMed-fre","sourceid":"24007710","source_url":"https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/24007710","text":"Contexte : Le retard de croissance intra-utérin (RCIU) est une complication obstétricale qui, par définition, serait constatée par dépistage chez 10 % des fœtus au sein de la population générale. Le défi consiste à identifier le sous-ensemble des grossesses qui sont affectées par un retard de croissance pathologique, de façon à permettre la mise en œuvre d’une intervention qui atténuerait les taux de morbidité et de mortalité. Objectif : La présente directive clinique a pour objectif de fournir des déclarations sommaires et des recommandations, ainsi que d’établir un cadre pour le dépistage, le diagnostic et la prise en charge des grossesses affectées par un RCIU. Méthodes : Des grossesses affectées sont comparées à des grossesses dans le cadre desquelles le fœtus présente un poids convenant à son âge gestationnel. Les antécédents, l’examen physique et les analyses de laboratoire (y compris les marqueurs biochimiques et les caractéristiques échographiques du RCIU) sont analysées, et une stratégie de prise en charge est suggérée. Résultats : La littérature publiée en anglais a été récupérée par l’intermédiaire de recherches menées dans PubMed ou MEDLINE, CINAHL et The Cochrane Library en janvier 2013, au moyen d’un vocabulaire contrôlé faisant appel à des termes MeSH (« fetal growth restriction » et « small for gestational age ») et à des mots clés (« fetal growth », « restriction », « growth retardation », « IUGR », « low birth weight », « small for gestational age ») appropriés. Les résultats ont été restreints aux analyses systématiques, aux essais comparatifs randomisés / essais cliniques comparatifs et aux études observationnelles. La littérature grise (non publiée) a été identifiée par l’intermédiaire de recherches menées dans les sites Web d’organismes s’intéressant à l’évaluation des technologies dans le domaine de la santé et d’organismes connexes, dans des collections de directives cliniques, dans des registres d’essais cliniques et auprès de sociétés de spécialité médicale nationales et internationales. Valeurs : La qualité des résultats est évaluée au moyen des critères décrits dans le rapport du Groupe d’étude canadien sur les soins de santé préventifs (Tableau). Avantages, désavantages et coûts : La mise en œuvre des recommandations formulées aux présentes devraient accroître la reconnaissance du RCIU par les cliniciens et guider l’intervention, dans les cas où cela s’avère approprié. La mise en œuvre d’un suivi optimal à long terme des nouveau-nés présentant un diagnostic de RCIU pourrait améliorer leur santé à long terme. Déclarations sommaires 1. Dans le cas d’un fœtus in utero, l’hypotrophie fœtale se définit comme suit : un poids fœtal estimé inférieur au 10e percentile au moment de l’échographie. Ce diagnostic n’indique pas nécessairement la présence d’anomalies de croissance pathologiques et pourrait simplement décrire un fœtus se situant dans la partie inférieure de la plage normale. (III) 2. Par « retard de croissance intra-utérin », on entend un fœtus présentant un poids fœtal estimé inférieur au 10e percentile au moment de l’échographie qui, en raison d’un processus pathologique, n’a pas atteint son potentiel de croissance biologiquement déterminé (III). L’estimation clinique du poids fœtal ou de la hauteur utérine compte une sensibilité et une spécificité faibles, et ne devrait pas être utilisée dans le cadre du diagnostic du retard de croissance intra-utérin. La présence de ce dernier devrait être prise en considération aux fins du diagnostic différentiel lorsque l’on constate que le fœtus présente une hypotrophie fœtale. (II-I) 3. Le dépistage efficace du retard de croissance intra-utérin nécessite une datation précise et comprend une analyse des antécédents menstruels de la mère, les données pertinentes en ce qui concerne le recours à des techniques de procréation assistée, ainsi qu’une échographie de datation menée au premier trimestre ou aux débuts du deuxième trimestre. (I) 4. Bien que la détermination de la hauteur utérine soit d’une valeur limitée dans le cadre des soins obstétricaux réguliers, elle demeure néanmoins le seul test de dépistage par examen physique disponible. (I) 5. La détermination du poids fœtal chez les fœtus se situant entre les 10e et 90e percentiles au moyen de la seule biométrie échographique compte un taux d’erreur d’au moins 10 % tout au long de la grossesse; toutefois, l’efficacité de l’établissement d’une estimation du poids fœtal est la même, que l’on ait recours à la mesure du périmètre abdominal seule ou conjointement avec celle des dimensions de la tête (diamètre bipariétal ou périmètre de la tête) et/ou de la longueur du fémur. (II-2) 6. La détermination de la symétrie ou de l’asymétrie du retard de croissance intra-utérin est moins importante sur le plan clinique que la tenue d’une réévaluation rigoureuse de l’anatomie fœtale et des études Doppler visant les artères utérine et ombilicale. (I) 7. Chez les femmes qui présentent des facteurs de risque en ce qui concerne le retard de croissance intra-utérin, la mise en œuvre d’un dépistage par étude Doppler de l’artère utérine à 19-23 semaines pourrait permettre l’identification des grossesses exposées à des risques de mortinaissance antepartum et d’accouchement préterme attribuables à un retard de croissance intra-utérin et à une pathologie placentaire. (II-2) 8. Dans le cadre des grossesses où un retard de croissance intra-utérin attribuable à une insuffisance vasculaire utéroplacentaire est diagnostiqué, la mise en œuvre d’une surveillance maternelle visant l’apparition possible d’une prééclampsie grave accompagnée de caractéristiques indésirables s’avère justifiée. (II-1) 9. Une fois mise en œuvre la surveillance d’un fœtus présentant un retard de croissance intra-utérin, les études Doppler de l’artère ombilicale et le score de profil biophysique peuvent être utilisés à titre de facteurs prédictifs à court terme du bien-être fœtal. (I) 10. En présence d’études Doppler anormales de l’artère ombilicale, une exploration approfondie du système circulatoire fœtal par examen Doppler de l’artère cérébrale moyenne, du canal d’Arantius et de la veine ombilicale peut être envisagée. (II-2) 11. Lorsque le fœtus présente un retard de croissance intra-utérin, la décision de procéder à une intervention obstétricale (y compris la césarienne, lorsque l’on constate une présentation ou une fréquence cardiaque fœtale anormale) est en grande partie fondée sur la viabilité fœtale, telle que déterminée par échographie. (II-2) 12. La mise en œuvre d’une surveillance maternelle visant l’apparition possible d’une prééclampsie est justifiée. (II-2) Recommandations 1. Les femmes devraient faire l’objet d’un dépistage visant les facteurs de risque cliniques du retard de croissance intra-utérin, et ce, au moyen d’une anamnèse exhaustive. (II-2B) 2. Les femmes devraient recevoir des conseils au sujet de l’abandon du tabagisme en tout temps au cours de la grossesse. (II-2A) 3. Les tests de dépistage de l’aneuploïdie au cours du premier et du deuxième trimestres pourraient constituer des tests utiles de la fonction placentaire. Lorsque deux résultats de test de dépistage se révèlent être anormaux, les fournisseurs de soins devraient savoir que le fœtus se trouve alors exposé à un risque accru de retard de croissance intra-utérin préterme et de mortinaissance connexe. (II-IA) 4. Lorsque la présence d’un retard de croissance intra-utérin est soupçonnée, la tenue d’autres évaluations peut contribuer à l’établissement d’un diagnostic. Lorsque cela s’avère possible, la tenue d’un examen échographique détaillé du placenta (à l’affût de signes indiquant la présence d’un petit placenta épaissi ou d’une morphologie anormale) et celle d’études Doppler de l’artère utérine devraient être envisagées à 19 - 23 semaines. Lorsque l’on ne dispose pas de moyens de procéder à un dépistage diagnostique, la mise en œuvre d’une surveillance plus étroite devrait être offerte. Une consultation en médecine fœto-maternelle peut être envisagée lorsque le placenta semble anormal au moment de l’échographie, particulièrement en présence d’un fœtus connaissant un retard de croissance et de résultats anormaux d’étude Doppler de l’artère utérine. En milieu rural, le fournisseur de soins doit décider si la patiente doit accoucher immédiatement ou si le transfert vers un centre tertiaire s’avère approprié. Une consultation téléphonique et le recours à la télémédecine pourraient être utiles. (II-2A) 5. Chez les femmes qui ne présentent pas de facteurs de risque en ce qui concerne le retard de croissance intra-utérin, la tenue d’un examen échographique exhaustif au troisième trimestre (comprenant un profil biophysique, une biométrie fœtale, le volume de liquide amniotique et des études Doppler de l’artère ombilicale) n’est pas recommandée. (II-2D) 6. L’administration d’aspirine à faible dose devrait être recommandée aux femmes qui présentent des antécédents de syndromes d’insuffisance placentaire (y compris le retard de croissance intra-utérin et la prééclampsie). Ce traitement devrait débuter entre 12 et 16 semaines de gestation, et se poursuivre jusqu’à 36 semaines. (I-A) 7. L’administration d’aspirine à faible dose devrait également être recommandée aux femmes qui présentent deux facteurs de risque établis ou plus pendant la grossesse, y compris (entre autres) l’hypertension prégestationnelle, l’obésité, un âge maternel \u003e 40 ans, des antécédents quant au recours aux techniques de procréation assistée, le diabète sucré prégestationnel (type I ou II), une grossesse multiple, des antécédents de décollement placentaire et des antécédents d’infarctus placentaire. Ce traitement devrait débuter entre 12 et 16 semaines de gestation, et se poursuivre jusqu’à 36 semaines. (I-A) 8. La tenue d’études Doppler de l’artère ombilicale n’est pas recommandée à titre de test de dépistage systématique dans les cas de grossesse non compliquée. (I-E) 9. La tenue d’un examen échographique visant l’estimation du poids fœtal et la détermination du volume de liquide amniotique devrait être envisagée après 26 semaines, lorsque la hauteur utérine mesurée en centimètres présente une déviation de 3 ou plus par comparaison avec l’âge gestationnel déterminé en semaines, ou lorsque la hauteur utérine présente un plateau. (II-2B) 10. Lorsque le fœtus présente un poids fœtal estimé ou un périmètre abdominal \u003c 10e percentile, la cause sous-jacente du retard de croissance intra-utérin pourrait être établie au moyen de la tenue d’un examen échographique plus poussé, comprenant une analyse détaillée de l’anatomie fœtale et de la morphologie placentaire, ainsi que des études Doppler des artères utérine et ombilicale. (II-2A) 11. Dans le cas des fœtus présentant un retard de croissance intra-utérin, la détermination du volume de liquide amniotique devrait être mise en œuvre pour contribuer au diagnostic différentiel du retard de croissance intra-utérin et accroître la précision du diagnostic d’insuffisance placentaire. (II-2B) 12. Une étude Doppler de l’artère ombilicale devrait être menée chez tous les fœtus dont le poids fœtal estimé ou le périmètre abdominal est \u003c 10e percentile. (I-A) 13. Dans le cas des grossesses affectées par un retard de croissance intra-utérin, la tenue d’études Doppler de l’artère ombilicale après 24 semaines pourrait mener à une intervention permettant d’atténuer la mortalité périnatale et la morbidité périnatale grave attribuables au retard de croissance intra-utérin. (I-A) 14. Pour ce qui est des grossesses dans le cadre desquelles la présence d’un retard de croissance intra-utérin a été identifiée, la mise en œuvre d’un dépistage effractif visant à écarter la possibilité d’une aneuploïdie pourrait être offerte lorsque la présence d’anomalies fœtales est soupçonnée, que la présence de marqueurs faibles est constatée ou en l’absence de données permettant de soutenir la présence d’une insuffisance placentaire sous-jacente. (II-2A). 15. Chez les patientes qui présentent un retard de croissance intra-utérin, la mise en œuvre d’un dépistage maternel visant une étiologie infectieuse pourrait être envisagée. (II-2A) 16. En présence d’un diagnostic de retard de croissance intra-utérin, une surveillance devrait être mise en œuvre. La tenue en série (aux deux semaines) d’estimations du poids fœtal par échographie devrait être mise en œuvre, conjointement avec des études Doppler de l’artère ombilicale. Lorsque cela s’avère possible, une évaluation placentaire et d’autres études Doppler (comme celles qui visent l’artère cérébrale moyenne, la veine ombilicale et le canal d’Arantius) peuvent être menées. L’augmentation de la fréquence de la surveillance pourrait s’avérer requise. (II-2A) 17. Lorsque la croissance fœtale commence à être en plateau, que l’indice de liquide amniotique commence à décliner ou que le tonus fœtal ou les mouvements globaux sont diminués ou absents, une surveillance plus intensive (p. ex. de 2 à 3 fois par semaine) ou l’hospitalisation et la planification de l’accouchement s’avèrent requises. (II-2A) 18. En présence d’un retard de croissance intra-utérin, l’obtention de résultats anormaux à l’étude Doppler du cordon ombilical (p. ex. l’absence ou l’inversion du débit ventriculaire en fin de diastole) est inquiétante et nécessite la tenue d’une intervention et peut-être même celle de l’accouchement. (I-A) 19. La cardiotocographie (examen de réactivité fœtale) menée avant la naissance à titre de test visant à déterminer le bien-être fœtal ne devrait pas être utilisée de façon isolée pour assurer la surveillance des fœtus qui présentent un retard de croissance intra-utérin. (II-2E) 20. L’administration maternelle de corticostéroïdes s’avère indiquée en présence d’une possibilité importante de voir l’accouchement survenir avant 34 semaines de gestation, puisqu’elle pourrait exercer des effets positifs en ce qui concerne les études Doppler ombilicales. (I-A) 21. Lorsque l’accouchement n’était pas indiqué avant 37 semaines chez une patiente ayant reçu un diagnostic de retard de croissance intra-utérin, la décision de procéder à la mise en œuvre d’une prise en charge non interventionniste (s’accompagnant d’une surveillance fœtale et maternelle étroite) ou à l’accouchement devrait faire l’objet d’une discussion après 37 semaines. (I-A) 22. La détermination du site de l’accouchement planifié devrait tenir compte des installations et du savoir-faire disponibles dans chacun des établissements visés (y compris la présence d’obstétriciens, de pédiatres ou de néonatologistes [au besoin] et d’anesthésiologistes, et l’accès à la césarienne). (III-A).","tracks":[]}