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Objectif : Nous avons pour objectif de fournir aux professionnels de la santé du Canada les connaissances et les outils qui leur permettront d’offrir des soins sûrs sur le plan culturel aux Inuites, aux Métisses et aux femmes des Premières Nations, et par leur intermédiaire, à leur famille, en vue d’améliorer la santé au sein de ces peuples. Résultats : La littérature publiée a été récupérée par l’intermédiaire de recherches menées dans PubMed, CINAHL, Sociological Abstracts et The Cochrane Library en 2011, au moyen d’un vocabulaire contrôlé (p. ex. « Health Services », « Indigenous », « Transcultural Nursing », « Cultural Competence ») et de mots clés (p. ex. « indigenous health services », « transcultural health care », « cultural safety ») appropriés. Des recherches ciblées sur des sous-sujets (p. ex. « ceremonial rites » et « sexual coming of age ») ont également été menées. Les recherches menées dans PubMed ont été restreintes à l’année 2005 et aux années suivantes, en raison du nombre important de dossiers récupérés sur le sujet. Les recherches ont été mises à jour de façon régulière et intégrées à la directive clinique jusqu’en mai 2012. La littérature grise (non publiée) a été identifiée par l’intermédiaire de recherches menées dans les sites Web d’organismes connexes sélectionnés (p.ex. Campbell Collaboration, Social Care Online, Institute for Healthcare Improvement). Valeurs : La qualité des résultats est évaluée au moyen des critères décrits dans le rapport du Groupe d’étude canadien sur les soins de santé préventifs (Tableau). Commanditaires : La présente directive clinique de consensus a été soutenue par la Direction générale de la santé des Premières nations et des Inuits, Santé Canada. Déclarations sommaires 1. Sur le plan démographique, les peuples inuits, métis et des Premières Nations sont plus jeunes et plus mobiles que les peuples non autochtones. Cela nécessite donc, de la part des professionnels de la santé, la mise en œuvre d’efforts supplémentaires en vue d’établir un environnement de confiance et de sûreté culturelle au sein de leurs lieux de travail, et ce, car les occasions d’offrir des soins pourraient être brèves. (III) 2. Selon l’indice du développement humain de l’Organisation mondiale de la santé, le Canada se classe au 6e rang mondial; les Premières Nations, quant à elles, se classent au 68e rang. (II-3) 3. Des ententes officielles ont été conclues pendant des siècles entre les gouvernements européens et les Premières Nations. Elles ont, à l’origine, été conclues dans un esprit d’amitié et de coopération; toutefois, elles en sont plus tard venues à être centrées sur la propriété des terres et l’extraction des ressources. Puisque ces ententes ont été bafouées à répétition, les Premières Nations entretiennent une attitude de méfiance à l’endroit du gouvernement, de ses représentants, de ses politiques et de quiconque étant perçu comme exerçant une quelconque autorité. (III) 4. La Loi sur les Indiens et ses amendements subséquents ont été conçus pour assurer le contrôle de tous les aspects de la vie des Indiens inscrits et pour promouvoir l’assimilation. Il s’agissait également d’un outil dont s’est servi le gouvernement pour obtenir accès aux terres et aux ressources des Premières Nations. (III) 5. Les traumatismes intergénérationnels qui ont été infligés aux Inuits, aux Métis et aux Premières Nations, sont le produit du colonialisme. Les pensionnats, la relocalisation forcée, la stérilisation involontaire, l’adoption forcée, la conversion religieuse et l’émancipation sont quelques exemples des politiques du gouvernement à l’endroit des Inuits, des Métis et des Premières Nations qui ont généré un stress et un dysfonctionnement post-traumatiques intergénérationnels. Quoi qu’il en soit, ces peuples continuent d’être résilients. (III) 6. La plupart des Canadiens ne savent pas qu’une forte proportion du produit intérieur brut du Canada repose sur des ressources naturelles extraites de terres autochtones, tandis que les Inuits et les Premières Nations doivent dépendre de transferts monétaires insuffisants de la part du gouvernement fédéral. (III) 7. Certaines sociétés multinationales procèdent à l’extraction de ressources se trouvant dans des terres qui se situent souvent dans des communautés autochtones ou dans les environs de celles-ci, ou encore dans des terres étant visées par des revendications territoriales. Le fait que la gestion des terres et des ressources soit assurée par les provinces, dans certaines régions, et par les gouvernements fédéral et territoriaux, dans d’autres régions, complique la communication entre les sociétés multinationales et les communautés inuites, métisses et des Premières Nations, particulièrement dans les cas où des revendications territoriales sont en cours de négociation ou dans ceux où de telles négociations n’ont toujours pas été entreprises. Ces sociétés multinationales ne fournissent pas de revenus à ces communautés. La plupart des communautés autochtones sont pauvres, ne disposent pas d’une infrastructure de santé publique adéquate et n’ont pas les moyens économiques d’améliorer leur condition. (III) 8. De nos jours, des problèmes de nature juridictionnelle rendent difficile l’offre de soins de santé, la bonne gestion des terres et la promotion de la santé au sein des communautés. (III) 9. Bien que la consommation d’aliments traditionnels contribue à la préservation de l’identité culturelle, la présence croissante de contaminants environnementaux (tels que le plomb, l’arsenic, le mercure et les polluants organiques persistants [POP]) pourrait compromettre la sécurité de ces aliments. (II-3) 10. Compte tenu des changements démographiques (population en croissance rapide comptant une importante composante jeunesse) et de l’urbanisation croissante que connaissent les Inuits, les Métis et les Premières Nations au Canada, force est de constater que la plupart des cliniciens en viendront à compter des Inuites, des Métisses et des femmes des Premières Nations parmi leurs patientes. (II-3) 11. Traditionnellement, les hommes et les femmes des peuples inuits, métis et des Premières Nations tenaient des rôles égaux et complémentaires. Le colonialisme s’est généralement affairer à mépriser et à ignorer les Inuites et les femmes des Premières Nations, et à les réduire au statut d’objet. Par l’intermédiaire de lois spécifiques, les femmes des Premières Nations (en particulier) ont perdu leurs droits et leurs pouvoirs au sein de leurs communautés, y compris leur rôle en matière de promotion de la santé et de l’éducation traditionnelles. (III) 12. Au sein des communautés autochtones, le taux de chômage est beaucoup plus élevé que celui qui est constaté chez les Canadiens non autochtones. Il contribue de façon importante aux écarts socioéconomiques et aux lacunes en matière d’accès à des soins de santé équitables et de qualité. (II-3) 13. La terminologie de la mesure des issues de santé a souvent pour effet de perpétuer des stéréotypes négatifs envers les Inuits, les Métis et les Premières Nations, puisque les données générées sont souvent signalées sans tenir du contexte social, politique et économique des communautés visées. (III) 14. Les conflits juridictionnels entre les gouvernements fédéral, provinciaux, territoriaux et de bande rendent difficile l’offre de services de santé et de santé publique exhaustifs aux Premières Nations. (III) 15. L’harmonie des sociétés inuites, métisses et des Premières Nations a été troublée par le colonialisme européen à la fin du 18e siècle, lequel est à l’origine d’effets à grande échelle sur la santé sexuelle des femmes et des hommes des communautés inuites, métisses et des Premières Nations. (III) 16. La recherche a démontré que la mise en œuvre de stratégies visant la compétence culturelle menait à l’amélioration des issues de santé et à celle de la satisfaction de la patiente. (II-3) 17. Une forme insidieuse de racisme peut se manifester de façon non intentionnelle; ceux qui en font l’objet sont donc les mieux à même de définir ce qui constitue une telle manifestation de racisme et d’en identifier la présence. (III) Recommandations 1. Les professionnels de la santé devraient disposer d’une compréhension des termes qu’utilisent les Inuits, les Métis et les Premières Nations pour s’identifier. (III-A) 2. Les professionnels de la santé devraient disposer d’une compréhension des termes « sensibilisation culturelle », « compétence culturelle », « sûreté culturelle » et « humilité culturelle ». Les professionnels de la santé devraient reconnaître que les Inuits, les Métis et les Premières Nations pourraient avoir des points de vue différents quant à ce qui constitue des soins sûrs sur le plan culturel; ils devraient donc chercher à en savoir plus sur les valeurs propres à la communauté desservie. (III-A) 3. Les professionnels de la santé devraient être conscients des limites des statistiques recueillies au sujet des Inuits, des Métis et des Premières Nations, et devraient éviter d’avoir recours à des généralisations au sujet des risques de mortalité et de morbidité, au moment de comparer les populations inuites, métisses et des Premières Nations les unes aux autres et aux populations non autochtones. (III-A) 4. Les professionnels de la santé qui souhaitent mener des recherches auprès des Inuits, des Métis et des Premières Nations doivent utiliser des cadres éthiques reconnus qui tiennent compte des principes PCAP (propriété, contrôle, accès et possession), de l’Énoncé de politique des trois conseils et des lignes directrices propres aux communautés visées. (II-2A) 5. Les professionnels de la santé devraient reconnaître les effets intergénérationnels des pensionnats comme étant l’une des causes fondamentales des inégalités sociales et en matière de santé qui affectent les Inuits, les Métis et les Premières Nations, ces effets ayant des implications importantes sur les expériences et les pratiques entourant la grossesse et l’éducation des enfants. (II-3A) 6. Les professionnels de la santé devraient savoir que le discours sur les politiques de santé et les négociations quant aux revendications territoriales perpétue souvent des stéréotypes négatifs, sans adéquatement faire mention des effets du colonialisme. (III-L) 7. Les professionnels de la santé devraient connaître le Principe de Jordan (un principe qui place l’enfant au premier plan et qui exhorte l’agence gouvernementale auxquels les parents se sont d’abord adressés d’assumer les frais des services prodigués à l’enfant, pour ensuite entreprendre des démarches de remboursement, et ce, en vue d’assurer l’offre de soins adéquats en temps opportun) et être au courant des débats en cours (en ce qui concerne les responsabilités juridictionnelles) qui nuisent à l’offre de soins de santé de qualité, opportuns et sûrs sur le plan culturel aux Inuits et aux Premières Nations. (III-A) 8. Les professionnels de la santé qui offrent des soins aux Inuits et aux Premières Nations devraient connaître le programme de services de santé non assurés (SSNA), les critères d’admissibilité de ce dernier et la couverture qu’il offre, ainsi que les exceptions et les permissions spéciales qui sont requises dans certains cas. Les professionnels de la santé devraient reconnaître qu’ils ont un rôle crucial à jouer dans la défense des droits de leurs patientes inuites et des Premières Nations, en vue de les aider à obtenir accès à ces prestations. Les professionnels de la santé devraient savoir que leurs patientes métisses n’ont pas accès au programme SSNA et qu’elles pourraient faire face à des difficultés particulières au moment de chercher à obtenir des soins de santé. (III-A) 9. Tous les professionnels de la santé devraient reconnaître et respecter le rôle des sages-femmes autochtones et traditionnelles dans la promotion de la santé sexuelle et génésique des femmes, et devraient savoir que ce rôle ne se limite pas à la grossesse et à l’accouchement, mais bien qu’il se prolonge souvent au-delà de l’année de la naissance. (II-2A) 10. Dans le cadre des consultations régulières (y compris celles qui visent les soins prénataux), les professionnels de la santé devraient se renseigner au sujet de l’utilisation de pratiques médicales et de médicaments traditionnels par leurs patientes. (III-A) 11. Les professionnels de la santé devraient savoir que chaque communauté inuite, métisse et des Premières Nations compte ses propres traditions, valeurs et pratiques de communication; ils devraient donc participer aux activités de la communauté en question de façon à se familiariser avec ces traditions, valeurs et pratiques. (III-A) 12. Les professionnels de la santé devraient être au courant des lois du Code criminel canadien qui traitent des activités sexuelles chez les mineurs (y compris les enfants de moins de 12 ans et les enfants dont l’âge se situe entre 12 et 16 ans) et de la différence d’âge entre les partenaires. (III-A) 13. Compte tenu de la prévalence de l’exploitation et des sévices sexuels, les professionnels de la santé doivent, après avoir établi une relation de confiance avec la patiente, se pencher sur la présence possible de tels méfaits. Tous les examens gynécologiques et obstétricaux doivent être abordés avec sensibilité, de façon à permettre à la patiente de déterminer elle-même le moment où elle est prête à s’y soumettre. (III-A) 14. Les professionnels de la santé devraient être avisés de la prévalence accrue du VIH/sida chez les Inuits, les Métis et les Premières Nations, et devraient offrir des services de counseling et de dépistage du VIH aux femmes enceintes ou en âge de procréer. La mise en œuvre d’approches sûres sur le plan culturel envers le counseling, le dépistage, le diagnostic et le traitement en présence du VIH et d’autres maladies transmissibles par le sang devrait être soutenue et adoptée. (III-A) 15. Les professionnels de la santé devraient être avisés des taux élevés de cancer du col utérin que l’on constate chez les patientes inuites et des Premières Nations, ainsi que des piètres issues qu’elles connaissent à la suite du diagnostic d’un tel cancer. Les professionnels de la santé devraient s’efforcer de limiter les disparités entre leurs patientes autochtones et leurs patientes non autochtones, en faisant la promotion d’options de dépistage sûres sur le plan culturel. (I-A) 16. Les professionnels de la santé doivent s’assurer que les Inuites, les Métisses et les femmes des Premières Nations ont accès à des services pouvant répondre à tous leurs besoins de santé génésique, y compris l’interruption de grossesse, sans préjugés. Les professionnels de la santé devraient s’efforcer d’assurer la confidentialité, particulièrement dans les petites communautés et dans celles qui ne sont accessibles que par avion. (III-A) 17. Les professionnels de la santé devraient considérer la grossesse comme étant une occasion en or de s’engager envers les droits sexuels et génésiques, les valeurs et les croyances des Inuites, des Métisses et des femmes des Premières Nations, et de prendre position en leur faveur. (III-L) 18. Les fournisseurs de soins de santé devraient s’enquérir des souhaits de la patiente et de sa famille à l’égard de l’élimination ou de la préservation des tissus provenant de la conception, de la grossesse, de la fausse couche, de l’interruption de grossesse, de l’hystérectomie et d’autres interventions, les respecter et plaider en faveur de la mise en œuvre de politiques et de protocoles institutionnels permettant de les soutenir.(III-A) 19. Les professionnels de la santé devraient reconnaître que des troubles mentaux tels que les troubles de l’humeur, l’anxiété et l’assuétude à des substances psychotropes constituent d’importants problèmes de santé publique pour de nombreuses communautés inuites, métisses et des Premières Nations. (II-3B) L’utilisation de substances psychotropes qui mènent à l’assuétude constitue souvent un mécanisme d’adaptation à la douleur causée par les traumatismes intergénérationnels. Les professionnels de la santé devraient se familiariser avec des stratégies de réduction des dommages sûres sur le plan culturel pouvant être utilisées pour soutenir les Inuites, les Métisses et les femmes des Premières Nations (et leur famille) qui sont aux prises avec une telle assuétude. (II-2A) 20. Les professionnels de la santé devraient soutenir et promouvoir le retour de l’accouchement au sein des communautés rurales et éloignées pour ce qui est des femmes qui ne sont exposées qu’à de faibles risques de complications. La participation nécessaire de la communauté à la prise de décisions au sujet de la distribution et de l’affectation des ressources destinées aux soins de maternité devrait être reconnue et facilitée. (III-A) 21. Les professionnels de la santé devraient prendre conscience du fait que très peu de recherches, de ressources et de programmes visent particulièrement la santé des femmes d’âge mûr (y compris la ménopause) au sein des communautés inuites, métisses et des Premières Nations. Les professionnels de la santé devraient plaider en faveur de la tenue de plus amples recherches dans ce domaine. (III-A) 22. Les professionnels de la santé devraient chercher à en savoir plus au sujet des pratiques de communication adaptées à la culture et devraient adapter leurs communications aux situations et aux antécédents particuliers que présentent leurs patientes. (III-A) 23. Les professionnels de la santé pourraient exprimer à leurs patientes qu’ils souhaitent établir avec elles une relation respectueuse marquée par l’écoute, la reconnaissance des différences et la sollicitation de leurs commentaires. (III-L) 24. Les Inuites, les Métisses et les femmes des Premières Nations devraient recevoir des soins prodigués dans leur propre langue, dans la mesure du possible. Les programmes et les établissements de santé offrant des services à un nombre important de patientes inuites, métisses et des Premières Nations devraient compter des interprètes et des défenseurs de la santé inuits, métis et des Premières Nations parmi leurs employés. (III-A).

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