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CORD-19:c61cf85c5ba46468b0b33dfcc5ecff11026aba9b JSONTXT

Transmission maternofoetale des coronavirus humains. Étude prospective pilote Vertical transmission of human coronavirus. Prospective pilot study Abstract Les coronavirus humains (HCoV) ont été impliqués dans la survenue d'infections respiratoires nosocomiales chez les nouveau-nés. Plusieurs cas d'infections néonatales ont été mis en évidence. Cette étude pilote recherche l'existence d'une éventuelle transmission maternofoetale des HCoV pouvant expliquer les cas infections néonatales observées dans les premières 24 heures de vie. Matériel et méthode. -Étude monocentrique prospective pilote. Étude des couples mère-enfant par la réalisation de trois prélèvements : vaginal et respiratoire chez la mère (VM et RM) lors du travail, gastrique chez le nouveau-né (GNN). Suivi clinique des nouveau-nés et des mères jusqu'à j3. Analyse virologique des échantillons par reverse transcription-polymerase chain reaction (RT-PCR) en temps réel pour la recherche des HCoV 229-E et OC43. Résultats. -Cent cinquante-neuf couples mère-enfant ont été inclus de juillet 2003 à août 2005. Seul HCoV 229-E a été détecté dans 11 échantillons chez six couples mère-enfant. Pour deux couples, les trois prélèvements (VM, RM et GNN) étaient positifs (cas 1 et 2). Pour le cas 3, seuls le VM et GNN étaient positifs. Pour deux couples, seuls les RM étaient positifs (cas 4 et 5). Pour le cas 6, seul le VM était positif. Pour les trois GNN positifs, aucun enfant n'était symptomatique. Conclusion. -Une possible transmission verticale des HCoV est mise en évidence dans cette étude pilote qui nécessite désormais d'être poursuivie à plus large échelle. Il convient également d'inclure la recherche des coronavirus humains identifiés récemment, HCoV NL63 et HKU1, et d'analyser le profil génomique des HCoV détectés chez les trois couples mère-enfant positifs. © 2007 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. Human coronaviruses (HCoV) have been implicated in neonatal nosocomial respiratory infection. Prior to our study, several cases of neonatal infection were observed in infants born at our hospital. This prospective pilot monocentric pilot study investigates the possibility of maternofetal transmission of HCoV responsible for cases of neonatal infection observed within the first 24 hours of life. Materials and methods. -Three samples from mother-child couples, maternal vaginal (VM) and respiratory (RM) samples during labor; newborn gastric sample (GNN), were assessed for viral analysis using real time RT-PCR for the detection of HCoV 229-E and OC43. Clinical follow-up of infants and mothers was up to Day 3 after birth. Results. -One hundred (and) fifty-nine mother-child couples were included between July 2003 and August 2005. HCoV 229-E only was detected in 11 samples from 6 mother-child couples. For 2 couples, all 3 samples (VM, RM and GNN) were tested positive (cases 1 and 2). For case 3, both VM and GNN were positive. For 2 couples, only RM was positive (cases 4 and 5). In case 6, only VM was positive. Of the 3 positive GNN, no infant was symptomatic. Conclusion. -Possible vertical transmission of HCoV was evidenced in this pilot study and requires further investigation on a larger scale. Equally indicated is the inclusion of tests to detect recently identified human coronaviruses HCoV NL63 and HKU1, as well as genomic profile analysis of HCoV 229-E detected in the 3 positive mother-child couples. Près de 35 années après leur première description par Hamre et Procknow et Tyrrel et Bynoe [1, 2] , les coronavirus humains connaissent un regain d'intérêt depuis 2003 et la mise en évidence d'un nouveau coronavirus responsable du syndrome respiratoire aigu sévère ou SRAS [3] . Depuis lors plusieurs coronavirus humains ont été identifiés tel que le coronavirus humain (HCoV) NL63 (également connu sous le nom de new-heaven) el HCoV HKU1 [4] [5] [6] . Deux autres HCoV, connus depuis 35 ans, (HCoV 229-E et OC43) sont responsables de près d'un tiers des rhumes chez l'enfant et l'adulte. Les HCoV pourraient être impliqués dans d'autres pathologies infectieuses : bronchiolites et bronchopneumopathies, péricardites, méningites, maladie de Kawasaki, sclérose en plaques et malaise grave du nourrisson [7] [8] [9] [10] [11] [12] . La transmission des HCoV, comme celle de nombreux autres virus à tropisme respiratoire (rhinovirus, VRS, métapneumovirus), est interhumaine par les sécrétions rhinopharyngées [13] . Nous avons récemment mis en évidence le rôle des HCoV dans la survenue d'infections nosocomiales chez les nouveau-nés [14] [15] [16] [17] [18] [19] [20] . Ces virus pourraient être introduits à l'hôpital par le personnel, les visiteurs ou les enfants hospitalisés. Une origine maternofoetale doit, cependant, être explorée en raison de la fréquence de ce mode de contamination dans les modèles animaux [21] Recueil des données anamnestiques de façon extemporanée et prospective. Prélèvement vaginal réalisé lors du début du travail, placé dans un milieu de culture virale acheminé directement au laboratoire pour stockage à -70°C. Recueil des sécrétions nasales maternelles par aspirateur de mucosités et des sécrétions rhinopharyngées, et gastriques du nouveau-né lors de l'aspiration systématique à la naissance. Recueil des échantillons et transport immédiat au laboratoire pour réalisation d'aliquotes et congélation à -70°C. Analyse virologique des souches HCoV 229-E et OC43 par technique de reverse transcription-polymerase chain reaction (RT-PCR) en temps réel déjà décrite [22] . Description de la RT-PCR en temps réel : Pour cette étude, les prélèvements considérés comme positifs avaient un cycle seuil à 38 pour OC43 et 37 pour 229-E ce qui correspond, respectivement, à une dose infectieuse 50 % (DI 50 %) de 1 DI 50 % et de 0,2 DI 50 %. Il s'agit d'une étude pilote prospective réalisée dans le cadre d'un protocole hospitalier de recherche clinique (PHRC). Les prélèvements vaginal et gastrique étaient réalisés en routine clinique pour la recherche de streptocoque B, un échantillon additionnel était recueilli pour l'étude après consentement écrit des parents. Ce projet a été approuvé par le comité d'éthique du centre hospitalier universitaire de Brest. L'analyse des résultats était effectuée sur le logiciel Epi-info (CDC, États-Unis ; version française ENSP). Le test de Chi 2 était utilisé pour la comparaison des variables qualitatives, t de Student, analyse de variance pour les variables quantitatives. Une différence était considérée comme significative si p < 0,05. Pour cette étude pilote 159 couples mère-enfant ont été étudiés, 159 mères et 161 nouveau-nés (deux grossesses gémellaires). L'âge moyen des mères était de 29,5 ans (écart-type : ± 5,40 ; min : 16 ans ; max : 45 ans). Le terme moyen des nouveau-nés était de 39, six semaines d'aménorrhée (SA) (± 2 ; min : 32,8 ; max : 41,8), le poids moyen était de 3331,8 g (± 545,86 ; min : 1470 g ; max : 4460 g). Sex-ratio 1/1 (respectivement 80/161, 81/161). Sur les 159 accouchements, 70 % étaient des voies basses spontanées, 18 % des césariennes et 11 % des voies basses déclenchées. Un tropisme génital des HCoV est également retrouvé. En effet, quatre VM sont positifs, associés une fois sur deux à un RM positif. Dans cette étude trois enfants étaient porteurs de HCoV au niveau gastrique, les mères de ces trois nouveau-nés avaient toutes un VM positif. Le portage vaginal de HCoV semble donc être un élément important de la transmission. Un seul enfant, parmi les trois ayant un GNN positif était né par césarienne, il s'agit du cas 3 (RM-, VM+, GNN+). Le passage des filières génitales ne semble donc pas indispensable à la transmission. L'hypothèse d'une transmission par voie ascendante ou lors d'une virémie par voie transplacentaire ne peut être écartée. En revanche, la transmission au nouveau-né n'est pas constante puisque parmi les six mères porteuses du virus, la moitié avait des enfants dont le GNN était négatif. Le faible effectif de cette étude pilote ne permet pas de tirer de conclusion quant à la symptomatologie de l'infection à HCoV chez les nouveau-nés. Aucun des trois nouveau-nés n'était cliniquement symptomatique. Un d'entre eux avait une CRP positive à H24, cette CRP avait été réalisée pour un portage vaginal à streptocoque B, l'enfant était asymptomatique et il n'existait pas d'autre facteur de risque d'infection maternofoetale. Pour les autres enfants, la CRP n'avait pas été dosée. Un autre présentait un ictère dont le bilan étiologique est resté négatif. Aucune détresse respiratoire à la naissance n'a été rapportée dans l'étude, aucune différence notée dans les scores d'Apgar, contrairement au cas d'infections néonatales mis en évidence dans une étude précédente, où la durée de ventilation était significativement plus élevée chez les nouveau-nés infectés à l'admission en unité de réanimation néonatale (données non publiées). Les HCoV représentent les principaux virus détectés au cours du rhume de l'adulte, ainsi, trois des quatre mères, ayant un prélèvement respiratoire positif, étaient enrhumées le jour de l'accouchement. En revanche, la notion d'un rhume pendant la grossesse ne semble pas pouvoir être considérée comme un élément prédictif d'infection à HcoV, à l'accouchement, puisque la notion de rhume pendant la grossesse était retrouvée chez 62 % des mères, dont le RM était négatif. Une hyperthermie n'est pas retrouvée chez les mères infectées. En outre, il n'y a eu aucune menace d'accouchement prématuré ou de toxémie gravidique dans le groupe, où les prélèvements à HCoV sont positifs. Tous les résultats revenus positifs l'étaient pour la souche 229-E. Les épidémies à HCoV surviennent tous les deux à trois ans [23] , les prélèvements de cette étude ont peut-être été réalisés lors de périodes pendant lesquelles la souche OC43 ne s'exprimait pas ou moins. Cette étude doit donc être complétée par la recherche des souches de HCoV récemment identifiées HCoV NL63 et HCoV HKU1. Aucun article de la littérature ne met en évidence l'existence d'une transmission maternofoetale des coronavirus humains. Celle-ci n'avait pas été retrouvée chez les femmes enceintes infectées par le syndrome aigu respiratoire spécifique (SARS) lors de l'épidémie en Asie en 2002-2003 [24] . Cependant, les femmes infectées pendant la grossesse avaient une incidence élevée de fausses couches, d'accouchement prématuré et de retard de croissance [25] . En revanche, une transmission verticale a été mise en évidence pour les entérovirus responsables d'infections néonatales parfois sévères [26, 27] . Si aucune transmission maternofoetale n'a été observée chez l'humain, ce mode de contamination est en revanche bien connu des services vétérinaires. De nombreuses souches de coronavirus ont été isolées chez différents animaux, chaque virus étant nommé en fonction de son hôte et de l'éventuelle pathologie associée : avian infectious bronchitis virus (IBV), mouse hepatitis virus (MHV), bovine coronavirus (BCV) transmissible gastroenteritis virus of swine (TGEV), porcine respiratory coronavirus (PRCV), rat coronavirus (RCV) etc. [21] . Ces coronavirus sont responsables d'infections sporadiques ou d'épidémies saisonnières dans les élevages. Les adultes présentent des infections limitées ou inapparentes et transmettent le virus aux nouveau-nés qui présentent alors une pathologie beaucoup plus sévère [21] . La plupart des souches de coronavirus sont excrétées dans les sécrétions respiratoires et les féces, sources de transmission postnatale. Cependant, certaines souches peuvent se répliquer dans les macrophages, lymphocytes, hépatocytes, neurones, cellules endothéliales ou du tractus urogénital, ce qui peut entraîner des infections maternofoetales [21] . Les infections expérimentales par le mouse hepatitis virus entraînent des morts foetales ou une infection néonatale [28, 29] . Le coronavirus du rat (RCV) infecte l'épithélium respiratoire et les glandes lacrymales, mais également le tractus génital des femelles occasionnant des perturbations du cycle hormonal, des fausses couches et des décès en période néonatale. La souche IBV infecte l'oviduct des poules et perturbe la production des oeufs [30, 31] . Une possible transmission maternofoetale des HCoV est mise en évidence dans cette étude pilote qui nécessite d'être poursuivie à plus large échelle. Il convient également d'inclure la recherche des nouvelles souches de HCoV NL63 et HKU1 et d'analyser le profil génomique des HCoV détectés chez les trois couples mères-enfants positifs.

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